Les âmes fortes

Jean Giono
mardi 5 février 2002
par mathieu
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Poche Gallimard 1949

8/10

Veillée funèbre pour histoire funeste.
Une poignée de vielles femmes se retrouvent pour « accompagner » un mort. Nuit blanche propice à tirer la palabre entre ces blanches personnes.
Vas-y Thérèse, raconte la nous ta vie, et depuis le menu...
p418 « … Thérèse était une âme forte. Elle ne tirait pas sa force de sa vertu : la raison ne lui servait de rien, elle ne savait même pas ce que c’était ; clairvoyante, elle l’était, mais pas pour le rêve ; pas pour la réalité. Ce qui faisait la force de son âme c’est qu’elle avait, une fois pour toutes, trouvé la « marche à suivre ». ».

Giono nous emporte dans le récit à la première personne de cette Thérèse.
Sa fuite avec Firmin. Le relais-poste. Les Numances. Puis, par une sorte de glissement, il nous fait passer observateur, nous narrant une histoire. L’adoption, les Numances qui font tout. Firmin un peu salaud, arriviste.

Rubicon du lecteur

Lorsque Thérèse reprends le flambeau tout change. Elle a tout fomenté, tout prévu. Depuis le début elle calcule, fait faire, orchestre les choses pour ruiner les Numances, leur ravir leur argent et leur vies. Elle assassinera Firmin.

Enorme leçon sur le regard de l’autre, le regard de soi sur soi-même, et sur le crédit que l’on peut apporter aux autres en jugeant à partir des apparences.
Ame forte ? apparence faible !
Une narration exemplaire dans jeux narrateur/sujet à la première personne.