Tout est language

Françoise Dolto : Conférence de Grenoble 1984, 132p.
mercredi 16 mai 2012
par mathieu
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7/10

Les enfants « précossissimes » non reconnus dans leur performances (préverbales) sont souvent objet de comportements parentaux qui leur inflige des dégâts du côté de la psychose. D’où le parti pris d’expliquer et de verbaliser pour que l’enfant puisse toujours, à son niveau, en faire quelque chose.

F. Dolto dit avoir beaucoup appris de sa clinique. Elle a ainsi rencontrer dans les années 40 beaucoup de troubles mentaux liés à la guerre. Enfant avec sa mère. Père absent, prisonnier. Remise en question du rôle du père lorsque son absence ne peut pas être symbolisée positivement pas l’enfant. Manque génital et émotionnel pour la mère avec l’absence de ces maris. Indiscible, pas de discourt sur ces états de fait. Encoprésie, énurésie chez les enfants. Mouvement punk chez les adolescents disant : « je veux exister symboliquement ».
Sublimation : digestive chez les petits prendre et rendre), puis génitale (savoir, connaissance).

Dolto souligne l’importance de al communication inter-psychique entre un enfant et son entourage. L’enfant ne sait pas qu’il est un reflet de la personne avec laquelle il est un interlocuteur.
Il a son rythme et ses besoins. L’adulte (la mère) peut demander à son enfant de satisfaire ses désirs (manger bien, être propre, faire de la dance). Mais cette demande, c’est à l’adulte élu par elle de la satisfaire. Si l’enfant le fait (et dans la période fusionnelle ça lui fait plaisir), il devient pervers.

Satisfaire le besoin de l’enfant ou satisfaire le désir de la mère ?
« Il faut justifier le désir de l’enfant, toujours (càd ne pas le disqualifier) »p.45. C’est en parler,mettre des mots pour le dire.

Dolto propose de dire aux enfants les choses telles qu’elles sont. Leur apprendre à « sevrer leur mère, à ne pas satisfaire le désir de leurs parents pour des choses sans valeurs morales ». En maison Verte, elle le fait devant les parents.

Idem pour la castration primaire. L’enfant n’est pas le mari de sa mère ni la femme de son père. La place de l’enfant se donne par la justesse du vocabulaire de la parenté, par la bonne connaissance du génogramme.

La véritable satisfaction d’un désir c’est d’en parler. Pourquoi ? Parce que comme ça l’enfant pense à autre chose et le désir à été dévié.

Note perso : Ce n’est pas le langage qui est actif, me semble-t-il mais la substitution d’un objet à un autre, le détournement de la pulsion. Le langage n’est alors qu’un outil.

Période de l’enfant-objet.
Aujourd’hui c’est souvent l’inverse qui se produit, l’enfant roi et le parent sujet.

Le désir, parlé, c’est des vocations.
« C’est cela notre rôle d’éducateur : satisfaire le besoin parce que sans cela on mourrait, et parler de désir pour que le sujet, lui, cherche à comment le satisfaire, mais lui tout seul, pas pour nous satisfaire nous ». p.54 Donner envie d’avoir envie.
Le véritable objet transitionnel c’est donc les mots.

« C’est sur la vérité qu’on construit, pas sur l’hypocrisie ». p.88

Un enfant peut avoir plusieurs mamans (rôle maternant, cf après un divorce) mais une seule mère de naissance. C’est un rôle. Maman c’est mou, ça passe par le tube digestif, c’est le continuum. Papa c’est dur, le départ, la rupture (la personne qu’on aime, qui repart et qui revient).

Pour F. Dolto, l’enfant choisit de naître dans sa situation.

L’enfant gagne à rester, après un divorce, avec celui des parents qui est en couple. Ainsi il ne peut pas devenir consolateur de celui qui « remplace le vide dans la vie affective et sexuelle du parent qui reste ».
A la naissance l’enfant comprends (potentiellement) toutes les langues. Chinois, arabe, français, suivant sa mère.

Note perso : n’est-ce pas plutôt une intonation, une situation non verbale, un rythme ?

Parler à l’enfant l’incite à entrer dans le langage. « à force d’avoir l’expérience du mot, il saura... ».

Pour F. Dolto : « Le fait d’être vivant exprime un désir d’avoir pris corps à l’occasion d’une rencontre fondatrice ».p.123
Elle défend l’idée que l’on « veux » naître, ou plutôt qu’on veut vivre pour et par les autres. (le contraire de Sartre ou c’est moi ?).

A partir de 13 ans, les besoins de l’enfant c’est d’aller se faire apprécier ailleurs, en dehors de la famille.


Heureusement qu’elle a exister, quand même, Dolto, hein ?