En gagnant mon pain

Maxime Gorki
lundi 22 septembre 2008
par mathieu
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Calman Levy, Paris, 1923

Note 6/10

Deuxième volet d’une trilogie autobiographique. Ici Maxime Gorki conte son enfance, le développement de son autonomie, de son esprit critique, sa découverte du monde, de la littérature et des personnes qui ont compté pour lui.

Sa grand-mère, tout d’abord. Adoratrice de la vierge Marie, c’est une femme au grand coeur, à la sagesse simple qui est le seul refuge stable sur lequel le petit orphelin peut compter.
Pour faire son éducation aussi bien que par manque d’argent pour le nourrir, elle le place tout d’abord comme chasseur dans une cordonnerie de luxe de la ville.
Il observe le manège joué par les clientes et le commis. Brûlé, il fera un séjour à l’hôpital où, ici encore il observe et rapporte nombre d’anecdotes édifiantes qui provoquèrent autant de rejet que d’incompréhension dans cette petite âme d’enfant curieux.
Il conte toujours ainsi de nombreux détails sur les personnages qu’il rencontre sur son chemin.
Il retourne pour un temps chez ses grands-parents (qui vivent séparés, le grands-père perd un peu la tête). Il traine avec les gamins de la rue (en périphérie de la ville) et les soldats du cantonnement voisin. Candide, il ne comprends pas certaines rudesses et mauvais tours dont il est victime. Déçus par le monde des hommes, il n’est pourtant jamais aigrit, il plaint plus qu’ils n’en veut à ses persécuteurs. Se lie d’amitié avec une petite fille handicapée, amour platonique, avec qui il se cache pour lire des romans.
Mort de son petit frère Kolin. Malade.
L’hivers revenu il est à nouveau placé chez une soeur de son grand-père vivant chez son fils architecte. La vie y est rude, il sert d’homme à tout faire dans cette maison tenue sous la coupe des deux femmes, présentées comme à demi folles. La grand-mère de Gorki, en contraste, n’en paraît d’ailleurs que plus sage.
Une voisine lui prête des livres, qu’il lit en cachette la nuit, à la lueur d’une lampe de suif.
Au printemps il s’enfuit et trouve une place de plongeur sur un bateaux de voyageurs sur le fleuve Volga. Il lit pour le cuisinier.
Retour chez les grands parent (il est renvoyé pour un vol qu’il n’a pas commis). Il sera braconnier et vendra des oiseaux sur les marché, le temps de la fin d’un été.
De nouveau au service de la belle soeur, il travaille dur. Description assez caractéristique de la rudesse de sa vie en ce temps là, avec le lavage du linge au lavoir, l’hivers et les moqueries des lavandières. S’enfuit, repart sur un bateau, lecture et anthropologie...
Il est placé dans un atelier de confection d’icônes saintes. Là il exerce ses talents de lecteur et de mime-conteur auprès de ses collègues et y gagnera une première reconnaissance.
Enfin, il retourne chez la belle-soeur. L’architecte le prends cette fois pour surveiller les artisans sur ses chantiers.
Maxime à grandit, il commence à raisonner mais garde une certaine candeur dans les rapports humains.

Ces quelques 2-3 années sont rythmées par l’alternance des saisons, que l’on sent omniprésentes dans ce monde aux hivers extrêmement rigoureux.


A beaucoup perdu de la fascination que l’on pouvait avoir pour l’exotisme slave au siècle dernier. Sympathique et frais tout de même. Moins lourd que Dostoïevski ;o)