"Les intellectuels et les luttes de classes"

Casanova - Prévost - Metzgen, Notre Temps, 1970, 169p.
mercredi 29 août 2007
par mathieu
popularité : 1%

5/10

La modernisation du système de production capitaliste comme les mouvements de mai 1968 (initiées par des intellectuels et des étudiants) amènent, dans la fin des années 60, à s’interroger sur la question des élites dans les mouvements révolutionnaires.

Le problème étant bien évidement que, dans le corpus biblique marxo-léniniste, c’est le prolétaire qui est le fer de lance de la révolution. L’intellectuel est lui toujours plus ou moins soupçonné d’ambitions bourgeoises. La question qui est posée alors, par les auteurs est la suivante : " l’intello de la fin du XXème siècle est-il différent de celui du XIXème ?"
Leur réponse est oui, quoi que il se perde en vaines luttes trotskystes, maoïstes ou pire, socialistes. Oui, car ces "nouveaux" intellos sont fruit de l’enseignement laïc et gratuit (le fameux ascenseur social).

Le mode de production dépendant de plus en plus du travail des scientifiques et des techniciens, le poids des cadres et ingénieurs n’a cessé d’augmenter. Cette catégorie socio-professionnelle, salariée, ne possédant donc pas son outils de travail, aurait pu être assimilée au prolétariat et en partager les intérêts et les luttes. Mais non. Elle n’est absolument pas exploitée de la même façon, elle a quelque chose à mettre dans la balance (connaissances) et ses relation avec le patronat sont de l’ordre de "l’alliance". Ses représentations sont complètement différentes et plus proche de celles des classes dirigeantes.

Pourquoi les intellectuels ne sont pas conscients des enjeux de luttes des classes et de leur rôle pour l’avènement du grands soir communiste ? Parce que, justement, leur objectif est l’accès au pouvoir et la participation aux centres de décision, qu’ils soient au sein de l’entreprise ou de l’Etat. D’où un aspect réformiste de leurs revendications, pour de l’avancement ou des promotions. Leur mise en concurrence perpétuelle jour également dans ce manque de conscience des intérêts de classes et ce, malgrès d’importantes facultés d’analyse rationnelle.

note : d’ailleurs cette volonté communiste des années 60 d’aller contre l’histoire, pour unifier ce qui ne pouvait l’être, s’est traduit par l’incompréhension totale de l’essor et de l’accession au pouvoir du parti socialiste de François Mitterrant. Lui répondait précisément aux aspirations, à la reconnaissance politique de cette classe moyenne issue du système économique, de la conjoncture et du niveau d’enseignement qui n’avais que faire de la "dictature du prolétariat".

Réformisme, donc.

Analyse des mouvements gauchistes contemporains. Les étudiants en sont pas de bons révolutionnaires.

Quatre grands mouvements :

- Libertaire : Rousseauiste et utopique.

- Néo-trotskyste : capitulation face à la maîtrise du terrain politique par la bourgeoisie.

- Maoïste : "imitation puérile d’un modèle extérieur", un truc de Lycéens.

- Archéo-Léniniste "théorisant" : Petit bourgeois universitaires "réveillés" par mai 68, soit en gros ce qui deviendra le PS.

Conclusion des auteurs : le gauchisme n’est pas loin des positions théoriques droitières et petite bourgeoise.


Ma conclusion : qui a dit que le bonheur communiste pouvait exister ?